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Thursday, 13 November 2025

Les erreurs stratégiques de la RDC dans les négociations de paix pour l'Est du Congo

Depuis plus de deux décennies, la République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de conflits récurrents dans ses provinces orientales — le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l'Ituri. Malgré d'innombrables dialogues, accords et initiatives régionales ou internationales, la paix durable reste insaisissable. L'analyse des processus de négociation révèle une série d'erreurs stratégiques commises par Kinshasa, souvent liées à une mauvaise lecture du rapport de forces, à des concessions mal calculées, et à une diplomatie réactive plutôt que proactive.

1. Une diplomatie de réaction plutôt que d'anticipation

L'un des principaux défauts de la RDC est d'avoir longtemps adopté une diplomatie de réaction. Au lieu d'imposer son propre agenda, Kinshasa se laisse souvent entraîner dans des cadres de négociation imposés par des puissances étrangères ou par ses voisins.

Les dialogues de Lusaka (1999), Sun City (2002), Nairobi (2008), Addis-Abeba (2013), Luanda (2022) ou encore Doha (2024) ont tous été initiés dans un contexte de crise, lorsque les rebelles avaient déjà pris le dessus sur le terrain. Cela place systématiquement la RDC dans une position défensive, la poussant à négocier sous pression. En diplomatie, celui qui négocie dans l'urgence perd souvent le contrôle du narratif et accepte des compromis nuisibles à long terme.

2. La multiplication des cadres de négociation concurrentiels

Une autre erreur stratégique majeure a été la prolifération des cadres de négociation parallèles. La RDC a simultanément participé à plusieurs processus :

  • Le processus de Nairobi, piloté par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), centré sur le désarmement et le dialogue interne
  • Le processus de Luanda, sous médiation angolaise, axé sur la désescalade militaire avec le Rwanda
  • Le processus de Doha, soutenu par les États-Unis et le Qatar, visant à reconnaître le M23 comme interlocuteur politique
  • Les initiatives de l'Union africaine et de la SADC, parfois non coordonnées avec les précédentes

Cette dispersion diplomatique dilue la position congolaise, crée des contradictions et permet à ses adversaires — notamment le Rwanda — de jouer sur les divisions. Chaque processus introduit des acteurs et des conditions différentes, rendant la stratégie nationale floue et incohérente.

La RDC aurait dû unifier ces cadres dans une stratégie nationale de paix clairement articulée autour d'objectifs non négociables : la souveraineté territoriale, la fin du soutien rwandais aux rebelles et la réinsertion sécurisée des populations déplacées.

3. L'erreur de légitimer des groupes armés

L'une des fautes les plus graves a été de légitimer politiquement les groupes rebelles par le dialogue. À plusieurs reprises, le gouvernement congolais a accepté d'intégrer les chefs rebelles dans l'armée nationale (FARDC) ou dans l'administration, en échange d'un cessez-le-feu.

Ce fut le cas avec le RCD-Goma, le CNDP et plus récemment avec le M23. Cette politique de "réintégration sans justice" a créé un dangereux précédent : chaque faction armée sait qu'en prenant les armes, elle obtiendra des postes, des avantages et une reconnaissance politique.

Ce cycle d'impunité a contribué à l'émergence d'une "économie de la rébellion", où la guerre devient un moyen de promotion sociale et de rente politique. La RDC n'a jamais imposé de justice transitionnelle crédible pour juger les crimes commis, ce qui a affaibli l'État et démoralisé l'armée régulière.

4. L'absence d'une stratégie militaire cohérente pour appuyer la diplomatie

La diplomatie efficace repose sur la force. Or, la RDC a souvent entamé des négociations sans rapport de force favorable. L'armée congolaise, sous-équipée et infiltrée, a rarement réussi à stabiliser les zones de conflit avant le dialogue.

Pendant que Kinshasa négociait, le M23 consolidait son contrôle sur des territoires stratégiques, notamment autour de Goma. Sans gains militaires significatifs, la RDC se présentait à la table de négociation comme un acteur affaibli.

En diplomatie, la faiblesse militaire se paie en concessions politiques. Le Rwanda et ses alliés en ont pleinement tiré profit. Au lieu d'investir durablement dans la réforme et la professionnalisation de ses forces armées, Kinshasa a souvent compté sur des forces étrangères (MONUSCO, EAC, SADC), perdant ainsi la maîtrise du terrain et du narratif sécuritaire.

5. Le manque de cohérence interne et de continuité politique

Chaque nouveau gouvernement congolais remet en question les accords signés par le précédent. Cette discontinuité mine la crédibilité du pays.

Sous Joseph Kabila, le processus de Nairobi (2013) avait été présenté comme la fin du M23 ; mais sous Félix Tshisekedi, le même mouvement a refait surface, remobilisé et soutenu par Kigali. Les acteurs régionaux et internationaux constatent cette instabilité politique et en profitent pour imposer leurs conditions.

La RDC souffre également d'un manque de coordination entre le gouvernement central et les autorités locales. Les gouverneurs, les chefs coutumiers et les communautés n'ont souvent pas été consultés lors des négociations, ce qui affaiblit la mise en œuvre des accords. Une paix signée à Kinshasa sans ancrage local est vouée à l'échec.

6. Une sous-estimation du rôle régional du Rwanda

Une autre erreur récurrente est la sous-estimation du rôle géopolitique du Rwanda et de son agenda économique dans la région des Grands Lacs. Kigali ne participe pas aux conflits par simple hostilité, mais pour contrôler les chaînes d'approvisionnement en minerais stratégiques (coltan, or, cobalt, étain).

La RDC, en cherchant la paix sans comprendre ces enjeux économiques, a négocié sur des bases purement politiques. Les "Accords de Washington" (2024), qui placent le Rwanda comme centre de traitement des minerais de la région, illustrent cette erreur : ils officialisent un système où la valeur ajoutée des ressources congolaises profite au Rwanda, avec la bénédiction des États-Unis.

La RDC aurait dû poser comme condition préalable à toute coopération régionale la transparence dans la traçabilité et la commercialisation des minerais, et refuser toute architecture économique qui la marginalise.

7. La dépendance excessive vis-à-vis des médiations étrangères

La RDC a souvent placé sa confiance dans des médiateurs étrangers — États-Unis, Angola, Kenya, Qatar, ONU — sans développer sa propre capacité de médiation régionale. Cette dépendance diplomatique a coûté cher.

Les médiateurs, en cherchant un compromis rapide, privilégient la stabilité régionale au détriment des intérêts souverains congolais. Ainsi, les solutions imposées sont souvent temporaires, superficielles et inadaptées aux réalités locales.

Kinshasa aurait dû renforcer sa diplomatie de souveraineté, en s'appuyant davantage sur la CEEAC et la SADC, et en formant un corps de diplomates spécialisés dans les négociations de paix et la gestion post-conflit.

8. L'absence de stratégie de communication et de diplomatie publique

Dans les négociations, le Rwanda a su maîtriser la communication internationale, se présentant comme un acteur de stabilité et de modernisation. À l'inverse, la RDC n'a pas su construire un narratif cohérent pour convaincre la communauté internationale de la nature de l'agression qu'elle subit.

Les accusations de "génocide" ou de "balkanisation" sont souvent perçues à l'extérieur comme des exagérations faute d'un travail de plaidoyer structuré. La RDC ne dispose pas de centres de recherche, de diplomatie publique, ni de lobbying stratégique capables d'influencer les décideurs à Washington, Bruxelles ou à l'ONU.

Le résultat est un déséquilibre informationnel qui profite au Rwanda et affaiblit la position congolaise sur la scène internationale.

9. L'oubli de la dimension socio-économique dans les accords de paix

Les négociations se sont presque toujours limitées à des arrangements militaires et politiques : cessez-le-feu, partage de postes, intégration des combattants. Peu d'attention a été portée aux causes profondes du conflit : pauvreté, marginalisation des jeunes, absence d'infrastructures, corruption, et exploitation illégale des ressources naturelles.

Sans une stratégie de développement local et de réconciliation communautaire, les accords de paix deviennent de simples trêves. Les populations locales, frustrées par la lenteur du changement, se tournent de nouveau vers des groupes armés pour se protéger ou survivre.

10. Le manque d'usage de stratèges et de consultants pour défendre les intérêts nationaux

Une autre erreur stratégique majeure de la RDC réside dans l'absence d'experts et de stratèges spécialisés pour appuyer les négociateurs lors des pourparlers de paix et des accords régionaux.

Contrairement à d'autres pays, le Congo aborde souvent les négociations avec des délégations politiques peu préparées sur les aspects géopolitiques, économiques et juridiques. La plupart des négociateurs congolais ne disposent ni de conseillers en stratégie, ni d'analystes en intelligence économique, ni de juristes internationaux capables de décoder les clauses implicites des accords.

Le Rwanda, au contraire, s'appuie sur une armée de stratèges, d'experts en communication, de diplomates formés aux meilleures écoles et de cabinets-conseils étrangers qui l'aident à influencer les rapports de force régionaux et internationaux.

Ce déséquilibre d'expertise coûte cher à la RDC : elle signe souvent des textes mal négociés, sans anticiper leurs conséquences à long terme. Le pays gagnerait à institutionnaliser un corps d'experts nationaux et de consultants indépendants en diplomatie, droit international, sécurité et économie des ressources naturelles, capables de préparer les négociateurs congolais, de défendre les intérêts du pays et de produire des analyses stratégiques solides avant toute signature d'accord.

11. Le manque de diplomatie active en Afrique et d'alliances à intérêt réciproque

La RDC souffre également d'un manque de diplomatie proactive sur le continent africain, contrairement au Rwanda qui, malgré sa petite taille, a su tisser un vaste réseau d'alliances. Kigali entretient aujourd'hui des accords de coopération bilatérale avec la majorité des pays africains, même lorsque ces accords n'apportent que peu d'avantages économiques immédiats. Leur objectif est stratégique : créer un capital politique, influencer les votes dans les organisations régionales et internationales, et façonner une image d'acteur incontournable en Afrique.

La RDC, quant à elle, limite souvent ses relations africaines à des cadres régionaux formels (SADC, CEEAC, UA), sans investir dans la diplomatie bilatérale soutenue. Elle ne dispose pas d'une présence diplomatique forte ni de programmes d'échanges économiques et culturels capables de construire une solidarité africaine autour de ses causes, notamment la question sécuritaire de l'Est.

Ce manque de présence et de lobbying sur le continent laisse le Rwanda occuper l'espace diplomatique africain, influençant les perceptions et affaiblissant la position congolaise dans les votes ou les résolutions internationales. La RDC devrait donc bâtir une diplomatie africaine d'influence, fondée sur des partenariats à intérêt réciproque, notamment dans l'énergie, les mines, la culture et la sécurité collective.

12. L'acceptation de conditions imposées par le Rwanda : une stratégie piégée

Une autre erreur stratégique majeure de la RDC fut d'accepter les conditions fixées, directement ou indirectement, par le Rwanda dans le cadre des négociations de paix. Sous la pression de certains médiateurs, Kigali a réussi à imposer deux éléments clés : la négociation avec le mouvement rebelle M23 et la multiplication d'intervenants extérieurs censés faciliter le dialogue, mais en réalité destinés à diluer les responsabilités et retarder les décisions.

En acceptant de traiter le M23 comme une partie politique légitime, la RDC a accordé une reconnaissance implicite à un groupe armé soutenu par une puissance étrangère. Ce précédent mine la souveraineté nationale et crée une confusion entre agresseur et victime. De plus, en tolérant l'intervention de multiples acteurs choisis ou influencés par Kigali — qu'il s'agisse de certains États membres de la Communauté d'Afrique de l'Est, de médiateurs étrangers ou d'organisations alignées sur les intérêts rwandais — Kinshasa s'est retrouvée enfermée dans un processus long, complexe et favorable à l'occupant.

Cette erreur a permis au Rwanda et au M23 de gagner du temps sur le terrain, de renforcer leurs positions militaires et diplomatiques, et d'imposer une lecture biaisée du conflit, présentée comme une simple crise interne congolaise plutôt qu'une agression étrangère.

13. Avoir accepté que la question des FDLR devienne le principal argument du Rwanda

L'une des erreurs les plus significatives de la RDC fut d'accepter que la question des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) soit placée au cœur des revendications sécuritaires du Rwanda, sans jamais exiger une évaluation indépendante et objective de cette menace. Depuis plus de vingt ans, Kigali justifie ses incursions militaires sur le territoire congolais par la présence présumée des FDLR, présentées comme une menace existentielle pour sa sécurité nationale.

Au lieu de contester cette narrative, la RDC s'est souvent contentée de promesses de désarmement et de programmes de DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) mal exécutés. Elle aurait dû saisir les Nations Unies pour la création d'une commission neutre et internationale d'enquête, chargée d'évaluer de manière factuelle l'ampleur réelle de la présence des FDLR en RDC, leur niveau de nuisance et leur lien actuel — souvent faible — avec les événements de 1994.

Une telle démarche aurait eu deux avantages stratégiques majeurs :

  1. Désarmer l'argument de légitimité militaire du Rwanda, utilisé pour justifier la présence illégale des RDF (Forces de Défense Rwandaises) en RDC
  2. Recentrer le débat international sur la véritable question : l'agression, l'exploitation illégale des ressources et la violation de la souveraineté congolaise

En ne réclamant pas cette vérification indépendante, Kinshasa a laissé Kigali manipuler le discours sécuritaire international et imposer son récit d'auto-défense, alors qu'il s'agit en réalité d'un projet d'expansion économique et géopolitique déguisé.

14. L'incohérence du discours congolais sur la question du FDLR

Une autre erreur stratégique importante réside dans le langage incohérent de la RDC au sujet du FDLR. Pendant plusieurs années, les autorités congolaises ont affirmé, à juste titre, que les FDLR ne représentaient qu'une menace marginale et résiduelle, ne disposant ni de capacité militaire significative ni d'influence politique majeure. Cette position était cohérente avec les observations des missions onusiennes et des rapports d'experts indépendants.

Cependant, sous la pression des négociations régionales et internationales, notamment dans le cadre du processus de Luanda et des dialogues de Nairobi, Kinshasa a commencé à reprendre partiellement le discours rwandais, reconnaissant par moments que la présence du FDLR posait « un problème de sécurité régionale ». Cette fluctuation a brouillé le message diplomatique congolais.

En s'alignant, même partiellement, sur la narrative du Rwanda, la RDC a affaibli sa propre argumentation : elle a validé indirectement le prétexte utilisé par Kigali pour justifier ses interventions militaires. Une position constante et fondée sur des preuves — accompagnée d'une demande officielle d'enquête neutre par les Nations Unies — aurait permis de neutraliser cette manipulation narrative et de renforcer la crédibilité congolaise sur la scène internationale.

15. L'absence d'une enquête indépendante sur la situation des Banyamulenge et autres Rwandophones en RDC

Un autre manquement stratégique de la RDC a été de ne pas initier ou exiger une enquête internationale indépendante sur la situation des Banyamulenge et autres populations rwandophones vivant sur son territoire. Depuis des années, Kigali utilise la rhétorique de la « protection des minorités rwandophones » pour justifier ses interventions militaires et son soutien à des groupes armés comme le M23.

Plutôt que de laisser ce discours se développer sans contrôle, Kinshasa aurait dû demander officiellement aux Nations Unies, à l'Union africaine ou à la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) de diligenter une mission d'enquête impartiale. Celle-ci aurait eu pour mandat d'évaluer objectivement :

  • La réalité des discriminations subies par ces communautés
  • Le degré des discours de haine ou de stigmatisation locale
  • Les mécanismes de protection déjà existants ou à renforcer

Une telle démarche aurait permis à la RDC de démontrer sa bonne foi, de désamorcer l'argument rwandais de la « protection des Tutsis congolais » et de replacer la responsabilité du conflit là où elle se trouve réellement : dans l'ingérence étrangère, la convoitise minière et la manipulation identitaire orchestrée depuis Kigali.

16. Avoir minimisé le véritable objectif du Rwanda : la balkanisation de l'Est de la RDC

L'une des erreurs les plus graves commises par la RDC est d'avoir minimisé la nature stratégique et permanente du projet rwandais dans l'Est du pays. Depuis plus de vingt ans, le Rwanda poursuit un objectif clair : le contrôle politique, économique et démographique du Kivu et de l'Ituri, riches en ressources naturelles, en terres arables et en corridors commerciaux. Cette ambition s'inscrit dans une logique de balkanisation, c'est-à-dire la création d'une entité séparée, sous influence rwandaise, au sein du territoire congolais.

Pourtant, Kinshasa a souvent traité cette hypothèse comme une simple théorie politique, sans en faire le cœur de sa stratégie nationale de défense ni de sa diplomatie régionale. En engageant des dialogues successifs avec Kigali et le M23 sans poser la question de la souveraineté territoriale comme ligne rouge absolue, la RDC a involontairement donné du crédit à un processus de fragmentation progressive.

Aucun accord, aussi bien intentionné soit-il, ne changera cette réalité géopolitique tant que le Rwanda percevra un intérêt vital à maintenir le chaos dans le Kivu. La RDC doit donc bâtir sa politique étrangère sur un principe de non-négociabilité de son intégrité territoriale, en renforçant ses institutions, son armée et ses alliances régionales pour contrer durablement cette stratégie de balkanisation.

17. Avoir négligé la double stratégie du Rwanda : l'occupation militaire directe (RDF) et l'occupation indirecte via le M23

Une erreur stratégique majeure de la RDC est d'avoir sous-estimé la double architecture militaire et politique que le Rwanda utilise dans sa guerre prolongée à l'Est. Kigali ne dépend pas d'un seul instrument d'influence, mais de deux leviers simultanés :

  1. Une présence militaire directe de la RDF (Forces de Défense Rwandaises) infiltrée à travers les frontières, opérant parfois ouvertement, parfois sous couvert d'uniformes du M23
  2. Une présence militaire et administrative indirecte via le M23, entièrement financé, équipé, encadré et commandé par Kigali

Cette dualité permet au Rwanda de ne jamais perdre son influence, quelle que soit l'évolution diplomatique. Même si, dans un scénario hypothétique, la RDF quittait officiellement le territoire congolais dans le cadre des Accords de Washington ou de tout autre accord bilatéral, le M23 continuerait à jouer trois rôles clés :

  • Assurer l'occupation militaire de facto
  • Maintenir une administration parallèle (taxation, justice locale, contrôle territorial)
  • Créer une pression permanente sur Kinshasa et sur les provinces du Kivu

C'est précisément pour cette raison que le Rwanda accepte de signer des accords internationaux : ils ne l'obligent jamais à couper son soutien clandestin au M23. La RDC a commis une erreur en ignorant que même si les soldats rwandais rentrent à Kigali devant les caméras, la guerre continue via le M23, garantissant la permanence de la stratégie expansionniste du Rwanda.

18. La faiblesse institutionnelle du ministère des Affaires étrangères

Le ministère congolais des Affaires étrangères manque de moyens, de continuité et de formation diplomatique approfondie. Les diplomates changent fréquemment avec chaque remaniement, ce qui empêche toute stratégie de long terme. Le Rwanda, au contraire, dispose d'un appareil diplomatique stable, bien formé et orienté vers l'efficacité géopolitique.

19. L'absence d'un centre de recherche ou de stratégie géopolitique nationale

La RDC ne dispose pas d'un think tank national ou d'un centre d'analyse stratégique capable de produire des rapports, scénarios et contre-discours diplomatiques. Le Rwanda, lui, s'appuie sur des institutions comme la Rwanda Governance Board et des partenariats universitaires pour construire son narratif et influencer les institutions internationales.

20. Le manque de coordination entre les forces armées (FARDC) et la diplomatie

Sur le terrain, les actions militaires et les initiatives diplomatiques ne sont pas synchronisées. La RDC négocie souvent pendant que ses armées sont désorganisées ou en déroute, ce qui affaiblit sa position. Une stratégie coordonnée "diplomatie + défense" aurait permis de transformer les gains militaires en levier diplomatique.

21. La marginalisation des provinces affectées dans le processus de négociation

Les communautés du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri ne sont presque jamais représentées à la table des négociations. Cette centralisation du pouvoir à Kinshasa crée un fossé entre les décisions nationales et les réalités locales, rendant les accords inapplicables sur le terrain.

22. Le manque de communication et de diplomatie médiatique

Le Rwanda maîtrise parfaitement sa communication à l'international : conférences, ONG relais, storytelling humanitaire. La RDC, en revanche, reste silencieuse ou réactive. Elle ne possède ni service de presse stratégique, ni campagne médiatique pour contrer les fausses narratives et expliquer la nature de l'agression au public international.

23. La sous-estimation du rôle des multinationales et des intérêts économiques étrangers

Les négociations de paix sont souvent présentées comme politiques, mais elles sont profondément économiques. Les entreprises étrangères profitent de la guerre pour exploiter les minerais du Kivu via des intermédiaires rwandais et ougandais. Kinshasa n'a jamais mis en avant cette réalité devant les Nations Unies ou dans ses dossiers diplomatiques.

24. L'absence de suivi et d'évaluation des accords signés

Chaque accord signé (Sun City, Nairobi, Addis-Abeba, Luanda, etc.) manque de mécanisme de suivi rigoureux. La RDC ne met pas en place d'unité chargée de surveiller l'application des engagements, ni de sanctionner les violations. Le Rwanda, lui, exploite cette faiblesse pour contourner les obligations sans conséquence.

25. La dépendance excessive vis-à-vis des forces étrangères (ONU, EAC, SADC)

Kinshasa s'appuie trop sur les interventions étrangères pour assurer sa sécurité. Cette dépendance limite sa souveraineté et son autorité sur le terrain. La RDC aurait dû bâtir une capacité nationale de défense intégrée, soutenue par une industrie locale de sécurité et une logistique autonome.

26. Le manque de politique frontalière claire

Les frontières orientales du pays sont parmi les plus poreuses d'Afrique. L'absence de postes frontaliers modernes, de surveillance électronique et de contrôle des flux humains et miniers favorise l'infiltration des RDF et le trafic illicite. La RDC n'a jamais placé la sécurisation de ses frontières au cœur de sa stratégie de paix.

27. L'absence de diplomatie économique et de valorisation des ressources

La RDC discute de paix mais rarement d'économie. En ne développant pas ses propres usines de transformation de minerais, elle a laissé d'autres pays, notamment le Rwanda, s'imposer comme les "exportateurs officiels" de ses richesses. Une diplomatie économique proactive — cherchant des partenariats industriels équitables avec des pays africains et asiatiques — aurait donné à Kinshasa un véritable pouvoir de négociation.

28. Le manque de suivi et de résultats des initiatives judiciaires internationales

La RDC a engagé plusieurs démarches auprès des juridictions internationales, notamment la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye et la Cour de justice de la Communauté d'Afrique de l'Est (EACJ), pour dénoncer les violations de sa souveraineté et les crimes commis par le Rwanda et ses alliés. Cependant, ces initiatives se sont heurtées à un grave manque de suivi politique, technique et diplomatique.

Après la victoire symbolique de 2005 à la CIJ, qui reconnaissait la responsabilité de l'Ouganda dans les actes d'agression et de pillage, la RDC n'a pas su capitaliser sur ce précédent. L'arrêt n'a jamais été pleinement exécuté, les réparations n'ont pas été obtenues, et aucune stratégie diplomatique n'a été déployée pour en assurer l'application. De même, la plainte déposée devant la Cour de la Communauté d'Afrique de l'Est contre le Rwanda n'a jamais bénéficié d'un appui technique ni d'une campagne internationale de soutien.

Sur le plan économique, la RDC a également manqué de constance dans ses actions judiciaires contre les multinationales (notamment Apple, Google, Tesla et d'autres) impliquées dans la chaîne d'approvisionnement des minerais du conflit. Ces procédures, amorcées par certaines ONG et avocats congolais, auraient dû être soutenues politiquement et juridiquement par l'État lui-même.

Ce manque de suivi institutionnel empêche la RDC de transformer ses initiatives judiciaires en instruments de pression diplomatique et économique. En renforçant la coordination entre ses juristes, diplomates et ministères concernés, le pays pourrait imposer davantage le respect du droit international, obtenir des réparations financières, et dissuader les entreprises complices du pillage de ses ressources.


Conclusion : Pour une nouvelle approche congolaise de la paix

Les erreurs stratégiques de la RDC dans les négociations de paix résultent d'un mélange de faiblesse institutionnelle, d'improvisation diplomatique et de dépendance externe. Ces erreurs traduisent une constante : la passivité stratégique de la RDC dans un environnement où le Rwanda agit avec vision, coordination et lobbying constant.

Pour inverser la tendance, la RDC doit adopter une approche intégrée fondée sur :

  1. La consolidation du pouvoir militaire et la réforme des FARDC avant toute négociation - Une stratégie coordonnée "diplomatie + défense" pour transformer les gains militaires en levier diplomatique
  2. Une diplomatie souveraine articulée autour d'une stratégie nationale de sécurité et de développement - Unifier les cadres de négociation et imposer des objectifs non négociables
  3. La création d'un narratif international cohérent pour dénoncer l'agression rwandaise - Développer un service de presse stratégique et des campagnes médiatiques structurées
  4. L'implication réelle des communautés locales dans tout processus de paix - Assurer un ancrage local pour la mise en œuvre effective des accords
  5. La traçabilité transparente des minerais pour couper les circuits économiques de la guerre - Développer une diplomatie économique proactive et des capacités de transformation locale
  6. La construction d'une diplomatie africaine d'influence - Établir des partenariats à intérêt réciproque et renforcer les alliances régionales
  7. La professionnalisation de l'appareil d'État - Renforcer le ministère des Affaires étrangères, créer des think tanks nationaux et institutionnaliser un corps d'experts
  8. Le suivi rigoureux des initiatives judiciaires internationales - Transformer les victoires juridiques en leviers de pression diplomatique et économique
  9. La sécurisation des frontières - Mettre en place des infrastructures modernes de contrôle frontalier
  10. Le principe de non-négociabilité de l'intégrité territoriale - Faire de la souveraineté territoriale une ligne rouge absolue dans toute négociation

La paix à l'Est ne sera pas le fruit d'accords imposés de l'extérieur, mais d'une refondation de la souveraineté congolaise, d'une diplomatie offensive et d'une gouvernance juste qui restaure la confiance du peuple dans son État. Une paix durable exigera que Kinshasa construise une diplomatie souveraine et technique, professionnalise son appareil d'État, investisse dans la communication et la recherche, et rééquilibre ses alliances africaines et internationales.

Préparé par :
Sam Nkumi, Chris Thomson & Gilberte Bienvenue
African Rights Alliance, London, UK

Friday, 14 March 2025

Understanding MONUSCO and Rwanda's Criticism in the DRC Conflict

 Introduction

The United Nations Organization Stabilization Mission in the Democratic Republic of the Congo (MONUSCO) has been one of the largest and longest-running UN peacekeeping operations in history. Established in 1999 (initially as MONUC before becoming MONUSCO in 2010), the mission has faced numerous challenges in its efforts to bring stability to the war-torn eastern regions of the Democratic Republic of the Congo (DRC). As MONUSCO prepares for its phased withdrawal, a complex web of regional politics, competing interests, and security concerns has emerged. At the center of this complexity is Rwanda's President Paul Kagame, whose government has been one of the most vocal critics of the UN mission. This analysis examines the multifaceted nature of Rwanda's criticism of MONUSCO, explores the potential consequences of MONUSCO's withdrawal, and evaluates possible alternatives that could fill the security vacuum in eastern DRC.

Understanding Why President of Rwanda Paul Kagame criticizes MONUSCO

Rwanda has not been a participant in MONUSCO, and that is part of why Kagame has been so critical of it. His criticism is not just about MONUSCO's effectiveness but also about its structure and the way it operates in the region.

Here's a more refined breakdown of why Kagame criticizes MONUSCO:

  1. Perceived Ineffectiveness – MONUSCO has been in the DRC for over 20 years, but violence persists. Kagame argues that it has failed to dismantle armed groups, particularly the FDLR, which Rwanda considers a major security threat.
  2. Bias and Political Influence – Kagame accuses MONUSCO of siding with the DRC government and ignoring Rwanda's security concerns. He believes it focuses too much on blaming Rwanda for the conflict instead of addressing the root causes of instability in the DRC.
  3. Lack of Regional Involvement – Kagame supports African-led security solutions (like the East African Community Regional Force - EACRF) instead of international interventions like MONUSCO, which he sees as ineffective and externally controlled.
  4. Rwanda's Exclusion from MONUSCO – Since Rwanda is not part of MONUSCO, it has no influence over its operations. Kagame argues that if Rwanda had a role, it could contribute more effectively to security in the region.
  5. Pressure on Rwanda – The DRC and MONUSCO have repeatedly accused Rwanda of backing M23 rebels, something Kagame denies. He sees MONUSCO as part of a broader effort to isolate Rwanda diplomatically.

MONUSCO, through the UN Group of Experts, has played a crucial role in monitoring and reporting human rights abuses in the DRC, including those allegedly committed by Rwandan forces and their M23 rebel allies. Kagame's criticism of MONUSCO is not just about its effectiveness but also about its role in exposing Rwanda's involvement in the DRC conflict.

Why Kagame Wants MONUSCO Gone

  1. MONUSCO Reports on Rwandan Abuses – UN experts have documented Rwandan support for M23 and human rights violations committed in eastern Congo. These reports damage Kagame's international image and lead to pressure from Western powers.
  2. Accountability & Impunity – MONUSCO helps document war crimes, killings, and abuses committed by all actors in the conflict, including Rwandan-backed groups. If MONUSCO leaves, Kagame would have fewer international observers in the region, reducing scrutiny.
  3. Diplomatic Pressure on Rwanda – MONUSCO's reports have led to sanctions and criticism from the US, EU, and other international bodies. By pushing for MONUSCO's withdrawal, Kagame reduces the mechanisms that expose Rwanda's actions.
  4. Strengthening M23 & Influence in DRC – Without MONUSCO, Rwanda-backed rebels could operate with less international oversight, allowing Kagame to maintain influence over eastern Congo, a resource-rich area Rwanda has long been accused of exploiting.

What Happens if MONUSCO Leaves?

  • Less International Oversight – Human rights abuses by all actors (M23, Congolese army, local militias) may increase without independent monitoring.
  • More Power for M23 – Without UN forces, M23 could expand its territory, further destabilizing eastern DRC.
  • Weakened Civilian Protection – Many communities rely on MONUSCO for protection. Its departure could leave civilians at greater risk of violence.

Kagame's criticism of MONUSCO is not just about inefficiency but also about removing a watchdog that exposes Rwanda's military and economic activities in the DRC. His government denies these allegations, but UN reports and Western sanctions suggest otherwise.

MONUSCO's effectiveness is determined by the UN Security Council, not by Kagame's personal opinions. His criticism is self-serving because Rwanda is not part of MONUSCO, and he tends to attack institutions and initiatives where he has no influence.

Why Kagame's Criticism is Politically Motivated

  1. Selective Criticism – Kagame only criticizes international missions he is not part of. If Rwanda were included, he would likely support MONUSCO or try to shape its agenda.
  2. Lack of Authority Over MONUSCO – MONUSCO operates under a UN Security Council mandate, not Rwanda's control. Kagame's attacks are political rather than constructive because Rwanda has no direct say in MONUSCO's operations.
  3. A Convenient Scapegoat – By blaming MONUSCO for instability, Kagame shifts focus away from Rwanda's own role in the conflict, particularly its support for M23 rebels, as repeatedly documented by UN experts.
  4. Ignoring the Bigger Picture – While MONUSCO has weaknesses, it has also provided humanitarian aid, security for civilians, and human rights monitoring. Kagame ignores these contributions because they don't serve his political interests.
  5. The Security Council Decides – Whether MONUSCO stays or leaves is up to the UN Security Council, based on an evaluation of its impact, not Kagame's complaints. His criticism is not a decisive factor.

The Reality: Why MONUSCO Is Leaving

The decision to withdraw MONUSCO is not because of Kagame but because:

  • The Congolese government itself requested it, saying MONUSCO failed to restore peace.
  • Public protests in the DRC demanded MONUSCO's departure.
  • UN strategy aims to shift responsibility to the Congolese army and regional forces.

Kagame benefits from MONUSCO's exit, but the decision was not his to make. The real question now is who will fill the security gap when MONUSCO leaves.

MONUSCO operates under the mandate given by the UN Security Council, and its effectiveness depends on the powers and limitations set by that mandate. Kagame's criticism ignores this reality because MONUSCO can only act within the rules defined by the Security Council.

Understanding MONUSCO's Mandate

  1. Protection of Civilians – MONUSCO's primary role is to protect civilians from armed groups, including M23, FDLR, and other militias.
  2. Support to the Congolese Army (FARDC) – MONUSCO provides training, intelligence, and logistical support but does not operate independently unless authorized.
  3. Human Rights Monitoring – MONUSCO investigates and reports war crimes, human rights abuses, and violations, including those committed by government forces and foreign-backed militias.
  4. Disarmament and Reintegration – MONUSCO helps disarm and reintegrate former combatants into civilian life.
  5. Limited Offensive Operations – The Intervention Brigade (FIB), created in 2013, was given a stronger mandate to neutralize armed groups, but political constraints have limited its full effectiveness.

Why MONUSCO Faces Challenges

  • Political Limitations – The Security Council decides how much power MONUSCO has, and it is often restricted by diplomatic concerns.
  • Dependence on Congolese Government – MONUSCO cannot act without cooperation from the DRC government, which sometimes limits its ability to confront certain militias.
  • Kagame's Criticism is Misleading – Instead of acknowledging that MONUSCO follows Security Council directives, Kagame falsely portrays it as a failed mission.

The Key Question: What Happens After MONUSCO Leaves?

  • If the Security Council does not replace MONUSCO with another mission, who will ensure civilian protection and monitor human rights?
  • Can the Congolese Army (FARDC) handle security alone, given its past failures?
  • Will regional forces like the East African Community (EAC) or SADC step in?

What alternatives could replace MONUSCO's role in the DRC?

With MONUSCO's withdrawal from the Democratic Republic of the Congo (DRC), several possible alternatives could step in to replace its role in security, human rights monitoring, and peacekeeping. However, each alternative has its own strengths and limitations.

1. Strengthening the Congolese Army (FARDC)

How it Could Work:

  • The Congolese government wants to take full control of its security after MONUSCO leaves.
  • The FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) would need better training, resources, and reforms to effectively manage security.

Challenges:

  • The FARDC has been weak, poorly trained, and accused of human rights abuses.
  • Corruption and lack of discipline make it difficult for FARDC to secure the region alone.
  • Some FARDC units have collaborated with militias, making trust in them an issue.

2. East African Community Regional Force (EACRF)

How it Could Work:

  • The East African Community (EAC) deployed a regional force in 2022, including troops from Kenya, Uganda, Burundi, and South Sudan.
  • This force was meant to help stabilize eastern DRC and mediate between rebels and the government.

Challenges:

  • The DRC rejected the EACRF in 2023, saying it failed to fight the M23 rebels effectively.
  • Regional rivalries (especially between Rwanda and DRC) limit cooperation.
  • Some EAC countries (like Uganda) have their own interests in eastern DRC's resources.

3. Southern African Development Community (SADC) Military Deployment

How it Could Work:

  • The SADC (Southern African Development Community) announced a new military mission in DRC after the EAC force was removed.
  • Countries like South Africa, Tanzania, Angola, and Malawi are expected to contribute troops.

Challenges:

  • SADC has limited experience in fighting rebel groups in the DRC.
  • Military deployment is expensive, and success depends on funding and logistics.
  • Coordination with FARDC could be difficult.
  • The SADC has initiated a phased withdrawal of its troops from the DRC, as reported by Reuters on March 13, 2025.

4. African Union (AU) Peacekeeping Mission

How it Could Work:

  • The African Union (AU) could create a new peacekeeping mission, similar to what it did in Somalia (AMISOM).
  • AU forces could receive international funding and operate under a new security mandate.

Challenges:

  • The AU has limited resources and depends on UN or Western funding.
  • African countries may not be willing to send troops for a long-term mission.
  • Political divisions within the AU could slow decision-making.

5. A Smaller, More Focused UN Mission

How it Could Work:

  • Instead of MONUSCO, the UN could deploy a smaller, specialized mission focused on:
    • Human rights monitoring
    • Political mediation
    • Training FARDC forces
    • Supporting local security reforms

Challenges:

  • A smaller mission may lack enforcement power to protect civilians.
  • It would need strong support from the Congolese government to operate effectively.
  • Funding may be less than MONUSCO's, limiting impact.

6. Greater International Involvement (EU, US, France)

How it Could Work:

  • Western countries could provide direct military aid, training, and logistical support to the DRC.
  • The EU and US have already imposed sanctions on Rwanda for its role in the conflict.
  • France, Belgium, and the US could help with intelligence and counterterrorism operations.

Challenges:

  • Foreign military involvement could be seen as neo-colonialism.
  • Western countries may not want to get deeply involved in a complex African conflict.
  • The DRC may prefer African-led solutions rather than Western intervention.

7. Strengthening Local Peace Initiatives

How it Could Work:

  • Investing in local mediation programs between communities, militias, and government forces.
  • Strengthening local security forces (like community-based defense groups).
  • Supporting economic development to reduce militia recruitment.

Challenges:

  • Many armed groups survive by exploiting mineral resources (gold, coltan, etc.), making peace difficult.
  • The DRC's government lacks funding and organization to implement local security reforms.
  • Armed groups like M23 prefer military control over negotiations.

Which Alternative is Best?

There is no perfect solution, but the most likely replacement for MONUSCO's role will be a combination of: Strengthening the FARDC (but this takes time and reforms). SADC military mission (if it gets enough funding and cooperation). A smaller UN or AU mission (to monitor human rights and mediate conflicts). Stronger regional cooperation (but political tensions between Rwanda, Uganda, and the DRC are a big obstacle).

Without proper security measures, MONUSCO's exit could lead to more violence, humanitarian crises, and regional instability.

Conclusion

The impending withdrawal of MONUSCO from the Democratic Republic of Congo marks a critical juncture in the region's complex security landscape. While President Kagame's criticism of the mission appears to focus on its effectiveness, a deeper analysis reveals more self-interested motivations related to reducing international scrutiny of Rwanda's activities in eastern DRC. As MONUSCO prepares to exit, the international community faces significant challenges in ensuring that the security vacuum doesn't lead to increased violence and humanitarian suffering.

The success of any post-MONUSCO security arrangement will depend on several factors: the DRC government's commitment to military and governance reforms; the willingness of regional actors to prioritize stability over competition for resources; international support for capacity building; and addressing the underlying economic and political grievances that fuel conflict. A multi-layered approach combining strengthened national security forces, regional cooperation, and international oversight offers the best chance for sustainable peace.

Without MONUSCO's watchful eye, there is a real risk that human rights abuses could increase and armed groups, particularly those with external backing like the M23, could expand their control. The international community must remain engaged and hold all actors accountable, including Rwanda, to prevent eastern DRC from descending into greater chaos. The stakes are high not just for the millions of civilians caught in the conflict zone but for the stability of the entire Great Lakes region.

References

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